LA MERCEDES A ERECTIONS

 

( Cédric Riche)

 
 
 

                                              

 

Au volant de ma Mercedes
J’sors mes lunettes à la Deneuve
Les gens croient que j’ suis une maîtresse
Dont les amants doivent faire leurs preuves
Pour m’avoir au fond de leur lit
Et m’envoyer dans les étoiles
Mais j’couche avec n’importe qui
Messieurs Dames j’ai l’ cœur sous le poil !

N’importe qui je veux dire presque
Car mes critères de sélection
Situent les moches dans le grotesque
Les James Dean dans mon plan d’action
S’ils ont l’oseille c’est pas plus mal
J’affectionne la vie de grand duc
Les restos, les boites et j’avale
Des qu’on me caresse la nuque

A g’noux, allongée ou debout
Sur l’ capot, la banquette arrière
Chez moi y’en a pour tous les goûts
C’est « portes ouvertes » j’ai pas d’ barrière
J’mets du piment dans mes fantasmes
Qui changent au grés de mes désirs
Et vocalise mes orgasmes
Où y’a d’ la gêne y’a pas d’ plaisirs !

Je prends le plaisir où y’en a
L’ bonheur dans le superficiel
Je fais le mélange de tout çà
Au septième étage dans le ciel
Et quand j’entame la redescente
J’ m’en vais boire la vie à grands verres
Je vire ailleurs dans la tourmente
Pour ne pas r’mettre les pieds sur terre

J’ les r’mets sur l’accélérateur
Pour côtoyer la vie des anges
J’ai des kilomètres au compteur
Qu’importe je régule mes vidanges
Dans mes parties de jantes en l’air
Où je respire à grandes narines
Après avoir eu le bon flair
D’ fourrer mon nez dans la farine

Car mises à part mes jolies fesses
C’qui compte pour moi c’est d’ajouter
Des conquêtes à mon palmarès
Et pouvoir dire que j’ai goûté
À tout sauf peut-être que jamais
Je ne pourrai trouver l’épaule
Où poser ma tête et aimer
Le temps qui passe à l’allure folle

Ce temps qui creusera mes rides
Et blanchira ma solitude
Perdue dans un désert aride
Aux longues nuits , aux hivers rudes
Où contre soi vient se blottir
L’ennui comme tout dernier amant
Parc’ qu’on n’ sort plus de peur de lire
Ses erreurs dans l’ regard des gens…

Mais je brûlerai sans attente
Ma vie avant que la débauche
Ne fasse de moi qu’une passante
Qui r’garde passer son arme à gauche
J’ prendrai la dernière autoroute
Juste avant que mon cul ne lasse
Ces cervelles en forme de biroute
Avant d’ faire un joint de culasse

 

 

 

     
   
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