MAMIE REGGAE

 

( Cédric Riche)

   
 
 
 
 

Moi quand je n’étais pas grand
C’était Luis Mariano
Jack Lantier, Yvette Horner
Qui se passaient le relai
Quand elle passait le balai

Mais quand j’ai poussé d’un cran
Je lui ai joué au piano
Peter Tosh et les Wailers
Et je l’entend plus râler
Même qu’elle se laisse un peu aller
                                                                 Mamie Reggae, Mamie Reggae, Mamie Reggae…
Depuis y’a eu du changement
Ses vieux meubles rococo
Sont tous au diable vauvert
Elle a même remballé
Ses croix et ses chapelets

Dans son p’tit appartement
Elle a refait la déco
Tout en rouge , jaune et vert
Jusqu’à peindre sur ses volets :
« I love Jah et Bob Marley »      
                                                                 Mamie Reggae , Mamie Reggae ,Mamie Reggae…

                   Et depuis moi je bloque, en la voyant sourire
                   Derrière ses dreadlocks, quand elle part en délire
                   Tous les week end elle bouge dans les concerts et prie
                   Avec ses grands yeux rouges, Bernadette et Marie…                 …Marie Jeanne…!
            
Elle se faisait son chignon
Se frisait aux bigoudis
Et buvait sa ricorée
Toujours dans le même verre
En tricotant tout l’hivers

Maintenant elle se fait son chichon
Avec ses mains dégourdies
Et voyage sans arrêt
Depuis qu’elle a découvert
Comment se mettre à l’envers
                                                                 Mamie Reggae , Mamie reggae ,Mamie Reggae
Elle a changé d’opinion
Sur ce qui est interdit
Et aime se retirer
Dans son jardin ou dans sa serre
Çà lui calme un peu les nerfs

Retrouver ses plantations
Son p’tit coin de paradis
Pour bientôt nous préparer
Son space-cake d’anniversaire
Car elle sera centenaire
                                                                Mamie Reggae , Mamie Reggae , Mamie Reggae…

                    Et toujours moi je bloque, en la voyant sourire
                    Derrière ses dreadlocks, quand elle part en délire
                    Elle s’éclate partout , partout là où elle va
                    Faut dire qu’elle a toujours ici ou là-bas…                                      …la banane…!

 

 

     
   
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