Les esprits des planches en témoignent
Derrière l’oeil fatigué sous la peau un peu pâle
je connu la gloire des plus grands
magiciens de tous les temps
tout petit déjà j’étais adroit
pour soutirer à grands coups d’abracadabra
l’enthousiasme des passants étonnés
et les cris des femmes éberluées
je n’étais qu’un enfant en proie à la misére
pour survivre je n’avais guére
d’autres choix que de faire entre deux petits tours
des larcins à la tombée du jour
Cependant que la faim et la soif me donnaient
Trop d’orgueil je fus pris la main dans le panié
Mais par chance ma victime connaissait mon destin
C’était un vagabond de grand chemin
Magicien de surcroit le vieux charlatan
Flaira tout l’intérêt d’agrandir mon talent
Il me prit sous son aile c’est à lui que je dois
D’avoir eu du succès par maintes fois
Nous l’élève le maître qui a bien connu
presque tous les maux de l’existence
nous vîmes enfin la gloire et furent portés aux nues
et les bourgeois constituaient notre assistance
C’était en hivers pas loin de la Noël
cette année là il y eu le froid et la satanée grippe
notre rêve de duo fut brisé en plein ciel
car le vieux su qu’il casserait sa pipe
juste avant de mourir il m’offrit une malle
en provenance des forêts tropicales
il avait fait venir moyennant des milliards
une vivante, une belle panthère noire
il ne fallut que le temps d’un souffle
précisément le dernier qu’expirait mon ami
afin que l’animal m’époustoufle
et fasse basculer ma vie
sans tarder j’inventais la plus grande illusion
que le public pu jamais voir
dans une boîte j’entrais et ma disparition
laissait place à la belle panthère noire
c était un tour vraiment fabuleux
toute la profession désirait mon secret
mais personne, personne n’a jamais pu faire mieux
jusqu’à ce jour je reste inégalée
mais il fallut encore que je fasse le fier
le vieux m’a pourtant dit que par temps d’orage
la magie croise le fer avec trop de mystère
et qu’il ne faut pas en faire usage
sous le feux du tonnerre j’ai pourtant fait mon show
et ce fût le spectacle de trop
par je ne sais quelle science le sang de la bête et le mien
se mélèrent et ne firent plus qu’un
je fut pris de folie, je me prenais la nuit pour un fauve
un monstre en furie, mon public chéri me laissa à mon sors
à ma dégringolade, à mon remord
et dans le crépuscule, à ce moment précis
où le jour laisse place à la nuit
j’entend mes molécules dans un sombre fracas
devenir la chair de Bagheera
sortez moi d’là
j’suis bagheera
la panthére noire du magicien bizarre
sortez moi d’là
j’suis bagheera
la panthére noire du magicien ringard
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